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Appel à communications

IL N'EST PLUS POSSIBLE A CE STADE DE SOUMETTRE UNE PROPOSITION D'INTERVENTION. LE PROGRAMME DU COLLOQUE EST EN LIGNE: WWW.ETHCONFERENCE2018.COM/FR/AGENDAS

POUR S'INSCRIRE AU COLLOQUE: WWW.ETHCONFERENCE2018.COM/FR/

CREEZ VOTRE COMPTE PERSONNEL ET SOUMETTEZ Y VOTRE PROPOSITION DE COMMUNICATION ET/OU VOTRE PROJET DE PANEL (ACADEMIQUES) OU VOTRE ATELIER PARTICIPATIF (PROFESSIONNELS).

Le prix ETHConf2018 (d’une valeur de 500 euros) sera remis au chercheur doctorant ayant présenté le meilleur papier.

Une sélection des communications en anglais sera publiée sous la forme d’un ouvrage collectif chez Peter Lang (https://www.peterlang.com/). Les meilleures communications en français seront soumises pour publication aux éditions Liber (http://www.editionsliber.com/). Le suivi éditorial sera assuré par la Chaire "Ethique et Transhumanisme" (http://www.ethconference2018.com/eng/questions) de l'Université Catholique de Lille.

Les chercheurs auront aussi la possibilité alternative de soumettre leur article à évaluation dans le Journal of Posthuman Studies (http://www.psupress.org/Journals/jnls_JPHS.html), une revue multidisciplinaire à comité de lecture avec double évaluation anonyme (https://www.jstor.org/journal/jpoststud).

 

LES CONTRIBUTIONS (EN FRANÇAIS OU EN ANGLAIS) PEUVENT RELEVER :

-   d’une proposition de communication individuelle (20 minutes)

Les propositions individuelles (400 mots) comprennent une présentation du sujet, de la problématique, des hypothèses de travail, de la méthode, des données empiriques ou théoriques analysées, et des principales références bibliographiques.

 

-   d’un panel consistant en 3 à 6 communications (20 minutes par communication) articulées autour d’un même thème.

Une proposition de panel comprend une présentation générale (800 mots) de la thématique du panel, de la problématique ciblée et de ses enjeux, ainsi que les noms des intervenants choisis par l'organisateur du panel et le titre du papier que chacun d’entre eux présentera. Deux remarques importantes: 1) En amont de la soumission de son projet sur le site d’ETHConference2018, l’organisateur d’un panel organise lui-même la sélection des intervenants de son panel; 2) Une fois prévenus (avant le 15 février 2018) de leur sélection au sein d’un panel, les intervenants du panel doivent néanmoins soumettre impérativement (avant le 20 février 2018) leur abstract individuellement via leur compte personnel sur le site web de l'ETHConference2018)

 

-   d’un atelier participatif (1h30 max) permettant de croiser les questions des chercheurs, des professionnels et du public sur une problématique spécifique. 

Les propositions d’ateliers (800 mots maximum) comportent une présentation du dispositif pédagogique choisi et du support logistique requis, des animateurs de l’atelier, des objectifs visés et du public attendu. Les propositions de sujets d’atelier peuvent être très divers : la présentation d’une technologie, d'un nouveau projet qu'une entreprise ou un entrepreneur souhaite mettre à l'épreuve devant un public, l’organisation d’un débat sur les enjeux éthiques soulevés par la robotisation et l'IA dans des domaines économiques/sociaux spécifiques, une perspective artistique sur les transformations contemporaines et futures, les questions que soulèvent le Big Data, la sécurité et la vie privée, ou tout autre sujet et problème rencontré par les parties prenantes dans leurs engagements de terrain...

 

THEMATIQUES (LISTE NON-EXHAUSTIVE) :

Approches théoriques/fondamentales

Histoire(s) du transhumanisme / Avenir, prospective et transhumanisme / Sociologie du mouvement transhumaniste / Economie, travail et transhumanisme / Philosophie et transhumanisme / Ethique et transhumanisme / Théologie, religions et transhumanisme / Imaginaires contemporains et transhumanisme / Critiques du transhumanisme / Posthumanisme et transhumanisme / Technophilie, technophobie, crise de la technè ? / Philosophie de la technique et transhumanisme / Science et transhumanisme / Identité personnelle et transhumanisme / Démocratie et transhumanisme / Défense et transhumanisme / Littérature de science-fiction et transhumanisme / Cinéma et transhumanisme / Séries télévisées et transhumanisme / Nouvelles altérités : robot, cyborg, prothèses… /

Approches appliquées/analyse des pratiques

Education, nouvelles technologies et intelligence(s) / Automatisation, langage et innovation culturelle / Interactions agents humains/agents artificiels / Pratiques anthropotechniques, technologies d’augmentation / Prothèses nouvelle génération, hybridation et subjectivation / Défense, robotique et soldat augmenté / Ethique et véhicules automatisés / Ethique, design, politique des objets automatisés / Santé numérique, éducation thérapeutique, éthique du soin / Révolution numérique, droit à la vie privée, sécurité / Neuromarketing, liberté, éthique de l’attention /

 

DATE LIMITE PROLONGEE POUR LES PROPOSITIONS DE COMMUNICATIONS, DE PANELS OU D’ATELIER :

30 mars 2018

Les décisions du Comité scientifique seront notifiées aux auteurs le 5 avril 2018.

 

ARGUMENT GENERAL

Depuis maintenant quelques années, le transhumanisme fait figure de mouvement de pensée dont on ne peut plus nier l’influence, tant dans l’espace médiatique que dans les mondes académiques, politiques et économiques, des deux côtés de l’Atlantique.

Une unité problématique.

Le mouvement et l’idée transhumanistes embrassent une pluralité de voix, d’acteurs, de réalités depuis son apparition dans la seconde moitié du XXème siècle. Que l’on identifie Julian Huxley ou Teilhard de Chardin comme instigateur du terme « transhumanisme », ou encore, que l’on dresse l’histoire du transhumanisme suivant son résumé souvent présenté à grands traits, avec les seuls noms de Max More, Ray Kurzweil, James Hughes ou Nick Bostrom, la diversité d’expression de ce mouvement et de ses idées interroge quant à sa signification même. Est-ce une nouvelle utopie, une dystopie ? Un nouvel idéal civilisationnel ? Un argument marketing ? Une philosophie ? Un mysticisme séculier ? Un nouveau paradigme anthropologique ? Un mouvement politique ? Un projet de société ? Ou tout celao à la fois ? Au fond, qu’est-ce que le transhumanisme ?

En-deçà de la problématique du statut du transhumanisme, dont il s’agit de penser la nature, il importe aussi de questionner l’existence d’un décalage remarquable entre un certain transhumanisme people, médiatique, et simplifié à outrance, et le bourgeonnement de fait d’une constellation de formes plus ou moins approfondies de courants de pensée aux idées et prospections plurielles - pour ne pas dire parfois divergentes. Si la « Déclaration Transhumaniste » tient toutefois lieu, le plus souvent, d’étendard commun repris par les transhumanistes, il reste que par leurs actions, idées et discours, c’est bien une diversité de visions qui apparaît. Cette diversité mise à jour, la question s’impose: existe-t-il des critères généraux de rassemblement des transhumanismes ? Peut-on dégager une unité de pensée entre le transhumanisme libertarien d’un Max More, la théorie de la super-intelligence d’un Nick Bostrom, la singularité d’un Ray Kurzweil, l’évolution de l’intelligence artificielle de Hans Moravec, les propositions d’amélioration morale de Julian Savulescu et Ingmar Persson, le transhumanisme démocratique d’un James Hughes, le technoprogressisme social d’un Marc Roux, les courants « néo-marxistes » incarnés par T. Negri ou le mouvement accélérationniste (N. Land, N. Srnicek, A. Williams) ? Doit-on par ailleurs lire, dans la diversité des propositions transhumanistes, des productions de futurs possibles sur le mode de la fiction, probablement privés de toute mise en oeuvre pratique, ou faut-il y voir au contraire les anticipations et les reflets particuliers, dans la culture hype, les médias et la littérature, d’une mutation anthropologique fondamentale véritablement en cours de réalisation ?

Les logiques sous-tendant les théories transhumanistes

Le questionnement apparaît d’emblée double, typologique et ontologique : il s’agit non seulement de se demander s’il existe un ensemble d’idées-force, un idéal-type ou une vision du monde (worldview) sur lesquels tout transhumaniste s’accorderait, mais aussi de quelle(s) logique(s) effective(s), à l’œuvre dans l’Histoire, les théories transhumanistes sont le(s) reflet(s).

Si l’on pose à titre d’hypothèse qu’il existe une certaine unité du transhumanisme dans la diversité de ses expressions singulières, certains auteurs voient dans la quête d’amortalité et la revendication transhumaniste d’un droit fondamental à la liberté morphologique, l’aboutissement d’une dynamique d’hyper-individualisation (Deprez) constitutive de la rationalité occidentale et de son histoire (N. Elias, L. Dumont, M. Gauchet). À l’inverse, le transhumanisme est parfois inscrit dans le prolongement de la pensée de Pierre Teilhard de Chardin, où la visée de constitution d’un cerveau planétaire (noosphère) substitue à l’anthropocentrisme et à l’individualisme modernes une attention nouvelle aux écosystèmes qui rendent possible l’émergence d’une pensée « planétaire » (Vidal). D’autres lectures décèlent dans la mouvance transhumaniste la trace, sécularisée, d’une gnose (J.-M. Besnier), ou l’expression d’une dynamique religieuse (R. Geraci, H. Tirosh- Samuelson).

En souhaitant faire de toute entité (bio)physique un donné remplaçable, « upgradable » et fonctionnel ad vitam aeternam, d’autres recherches conduisent à penser que le transhumanisme s’inscrit plutôt dans le prolongement de la logique du biopouvoir et du capitalisme contemporains (F. P. Adorno, C. Lafontaine, E. Sadin, B. Stiegler). Dans cette veine, le transhumanisme est parfois présenté comme l’instrument d’une stratégie de manipulation des imaginaires sociaux, mobilisée et financée par de grands acteurs économiques (GAFA, Microsoft, IBM, Tesla, etc.) soucieux de créer un registre de besoins et d’attentes correspondant à l’anticipation d’un certain type d’offres en préparation. Pour d’autres, les idéaux transhumanistes sont plutôt le contrepoint symptomatique d’une dépression civilisationnelle (G. Anders, A. Ehrenberg, J.-M. Besnier), d’une fatigue d’être soi que traduirait l’attente du posthumain.

Le champ des hypothèses possibles ne s’arrête pas là : contrairement à de nombreux auteurs, Coekelbergh, par exemple, ne voit pas dans la culture et les aspirations transhumanistes une continuation de la pensée des Lumières, mais l’expression de nombreux thèmes caractéristiques du courant romantique. Pour d’autres chercheurs, les attentes transhumanistes sont plutôt l’effet d’une mutation profonde de la rationalité scientifique ces deux dernières décennies, touchant à l’organisation et aux modes de production du savoir et de l’objet technique (comme on peut le voir dans le domaine des nanosciences ou du traitement des données).

Dans une veine plus métaphysique, certains auteurs n’hésitent pas à voir dans l’hybridation de l’humain et de la machine (figure du cyborg), ou dans les progrès de l’intelligence artificielle (deep learning, machine learning), les traces d’un devenir soi de l’objet technique (R. Kurzweil, M. Alizart). La montée en conscience du vivant au sein de l’évolution biologique se poursuivrait ainsi à travers l’évolution technologique (K. Kelly). À moins qu’à l’ère de l’anthropocène, les aspirations transhumanistes soient en réalité plutôt l’expression, inconsciente d’elle-même, d’une stratégie de survie propre à notre espèce (P. Jorion). De ce point de vue, la quête du posthumain, la mécanisation de l’homme ou la colonisation de l’espace seraient les produits d’une ruse de la nature, ou, pour le dire autrement, d’un ensemble de pressions cosmologiques qui mettraient l’humanité, en raison de la destruction progressive de son milieu de vie naturel, en quête du dépassement de sa condition biologique vulnérable.

Ces différentes tentatives d’élucidation du phénomène transhumaniste soulèvent la question de leur utilité et de leur valeur de vérité. Leur diversité est foisonnante : ces interprétations sont-elles toutes compossibles ? Sont-elles toutes légitimes ? Que nous enseignent-elles ? Qu’en pensent les transhumanistes eux-mêmes ? Qu’ont-ils à nous dire d’eux-mêmes ? Peut-on faire l’économie de leur témoignage ? Il va de soi que la diversité des récits du transhumanisme et de ses clés de compréhension doit être exposée, et évaluée.

Conditions de véracité et contextes d’intérêts sociaux

Que nous dit cette diversité des interprétations du transhumanisme ? Loin de ne chercher qu’un explanans particulier pour satisfaire à l’explanandum, il s’agit d’établir un premier bilan des récits produits à l’occasion du phénomène transhumaniste, et d’en établir la portée, sur deux plans au moins, épistémique et pragmatique.

Premièrement, l’exposition des interprétations possibles du transhumanisme ne peut qu’œuvrer à sa compréhension progressive et à la constitution, à son égard, d’un authentique savoir critique. Si la narration d’un récit visant l’intelligibilité et la généalogie de son objet dépend toujours, pour partie, de la subjectivité du narrateur et de sa position dans un espace épistémique, ledébat critique confronte tout récit au test de l’intersubjectivité. Il permet d’évaluer les conditions de « véracité » d’un discours au sein d’un champ narratif pluriel, ainsi que son niveau de contribution à l’élaboration d’un explanans complexe, multifocal et pluridisciplinaire (économique, sociologique, politique, philosophique, historique, technologique, industriel…). Mais il y a plus : si le dialogue public permet d’évaluer la valeur de vérité et la pertinence d’un récit, il ouvre aussi sur la possibilité de nouvelles « mises en intrigue » du phénomène transhumaniste, grâce à la genèse de conflits d’interprétations ou d’articulations inédites entre les récits en présence – que ceux-ci émanent des sphères académique, scientifique, médiatique, littéraire, cinématographique, ou du storytelling des acteurs économiques ou scientifiques.

La seconde raison pour laquelle place doit être faite, avant toute interrogation sur les conditions de possibilité d’une synthèse, à la diversité des récits et interprétations possibles du transhumanisme, est d’ordre pragmatique : une telle diversité demeurerait en effet incompréhensible en demeurant « hors-sol », restreinte à l’analyse savante des contenus théoriques des medias (ouvrages, materiel cinématographique, supports numériques, etc.) qui en assurent la diffusion à grande échelle. Telle est l’une des leçons du pragmatisme américain (Pierce, Dewey, James), depuis toujours familière à l’historien, à l’anthropologue et au sociologue : il n’existe pas de croyance qui ne trouve son sens, les conditions de sa genèse et sa valeur de vérité indépendamment d’un contexte d’actions et d’intérêts sociaux concrets. La signification réelle de toute conviction, théorie ou récit, y coïncide avec les bénéfices tangibles qu’ils produisent, bref, avec leur fonction d'utilité manifeste du fait des buts pratiques qu’ils permettent de poursuivre.

De ce point de vue, la diversité des récits transhumanistes et de leurs interprétations ne saurait se réduire, ni se laisser subsumer sous une synthèse théorique sans que soient préalablement mise à jour au plan pragmatique, par un travail d’enquête (philosophique, sociologique, anthropologique), la pluralité des contextes d’action qui les font naître. Bref, quelles sont les conditions pragmatiques de la fabrication des idées transhumanistes et de leurs lectures ? Quels sont les réseaux d’actants (« sujets-artéfacts-symboles ») qui en permettent la genèse et y trouvent un intérêt ? À quels besoins concrets les imaginaires transhumanistes – indépendamment de leur réalisabilité, de leur plausibilité ou de leur caractère affabulatoire – permettent-ils de répondre ? Quelles sont les figures sociales, économiques, politiques et culturelles qui en bénéficient, et quelles sont les fonctions d’utilité qu’ils remplissent ? Quels objectifs permettent-ils de poursuivre ? Si le chercheur doit s’emparer de ces questions, elles en appellent aussi aux apports des politiques, des observateurs de la société civile et à l’expérience des acteurs de terrain.

Enjeux éthiques et politiques

Parallèlement à l’analyse des grands récits, histoires et généalogies du transhumanisme, il s’agit enfin d’évaluer au plan éthique, à la jointure du récit et de l’action, les orientations anthropologiques, sociales et politiques qu’engendre la sémantique transhumaniste en visant à donner sens – en termes de « signification » et d’ « orientation » – aux évolutions technologiques contemporaines.

Qu’on lise par exemple dans les prouesses technologiques de ces dernières années (interfaces homme-machine, prothèses intelligentes, intelligence artificielle, techniques d’amélioration des capacités cognitives, etc.) la réalisation pas à pas d’une success story, ou qu’on y décèle un ensemble de « risques existentiels » pour l’humanité, la question du statut de ces avancées interrogee : doit-on consenter à l’avènement d’un futur technologique présenté comme inévitable, ou l’exercice public de la raison critique, d’un « catastrophisme éclairé » (J-P. Dupuy), doivent-ils nous orienter vers d’autres futurs possibles ? Pour quel(s) motif(s) d’ordre éthique privilégierions-nous telle préfiguration de l’avenir plutôt que telle autre ? Comment pourrions-nous peser d’un point de vue pragmatique sur le cours des événements de l’histoire ?

Au plan politique, on ne saurait nier le rapport entre transhumanisme et politique et ce, au premier chef parce que nombre de récits explicitement transhumanistes ou s’en rapprochant par les idées, comprennent eux-mêmes une problématisation de la question politique. Entre les tendances de droite libertarienne (R. Bailey, M. More, J. Harris), ou celles, progressistes (J. Hughes, N. Bostrom ou encore M. Roux), néo-marxistes (T. Negri) ou accélérationnistes (N. Land, N. Srnicek, A. Williams), un débat s’est formé ces dernières années autour du rôle de l’État et de la forme de gouvernement politique la mieux à même de permettre la diffusion des nouvelles technologies et l’accès, pour le plus grand nombre, à une vie augmentée et plus longue, voire à terme immortelle. On est dès lors en droit de s’interroger sur la portée politique des discours « transhumaniste(s) », qu’ils relèvent, suivant l’approche adoptée, de l’« idéologie », du « programme politique » ou encore de l’« utopie technophile ».

Mélioristes, conséquentialistes ou minimalistes au plan moral, la plupart des discours transhumanistes axent par ailleurs leur argumentation normative sur l’amélioration continue des conditions d’existence de la vie humaine et la liberté, pour tout individu, de donner libre forme à son être. Indépendamment de la question de savoir s’il existe une éthique transhumaniste unifiée, une telle visée porte en elle le projet d’une amélioration profonde de la corporéité humaine, vue comme la source des vulnérabilités physiques, psychiques et morales qui affectent l’humanité. Mais n’existe-t-il pas certaines qualités humaines liées à nos vulnérabilités biophysiques, psychiques et morales, que nous ne voudrions pas perdre en dépit des risques qu’elles nous font courir, ou des gains que nous promettent leur effacement ? Quant à l’effort subjectif qui consiste à assumer au cours de sa vie de telles vulnérabilités par un travail intérieur exercé continûment sur soi-même, pourrait-il être techniquement évitable sans certaines conséquences qui demandent d’être évaluées ? À quel type de sujet moral les idéaux transhumanistes nous préparent- ils ? Quelles seraient encore les bases, ou les conditions d’acceptabilité, d’une éthique transhumaniste chargée de corriger les processus naturels et d’en orienter, voire d’en modifier radicalement les accomplissements ? Quelles seraient les valeurs, les atouts et les limites d’une telle éthique, et leur justification ?

Nous avons sans doute de bonnes raisons d’apprécier certaines propositions transhumanistes, et d’en rejeter d’autres. Certaines visées transhumanistes peuvent aussi nous paraître désirables, indépendamment de leur réalisabilité. Mais sont-elles pour autant toutes souhaitables ? Face aux scénarios d’avenir que nous proposent un nombre limité d’individus (chercheurs, acteurs économiques, scientifiques), de sociétés et d’institutions publiques, il est essentiel que l’association des imaginaires transhumanistes aux développements de la technoscience puisse être débattue dans un cadre public où citoyens, chercheurs, acteurs économiques et politiques puissent débattre ensemble. Une analyse rigoureuse de l’éthique transhumaniste doit être encore conduite, de même qu’une évaluation publique des propositions transhumanistes demande encore d’être fondée sur des critères justifiés, explicites et partageables.

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Merci de votre participation à ETHConference2018

COMITE SCIENTIFIQUE

• Francesco Paolo Adorno, Université de Salerne (Italie), http://www.unisa.it/docenti/francescopaoloadorno/index

• Sylvie Allouche, Université Catholique de Lyon (France), http://www.ucly.fr/sylvie-allouche--183403.kjsp

• Bernard Baertschi, Université de Genève (Suisse), https://www.unige.ch/medecine/ieh2/alumni/bernardbaertschi-2/

• Catherine Belzung, Université de Tours (France), http://www.univ-tours.fr/mme-belzung-catherine-845.kjsp

• Jean-Michel Besnier, Université de La Sorbonne (France), https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Michel_Besnier 

• Benjamin Bourcier, Université Catholique de Lille (France), http://lillethics.com/benjamin-bourcier/

• Stanislas Deprez, Université Catholique de Lille (France), http://lillethics.com/stanislas-deprez/ 

• Fernand Doridot, Institut Catholique des Arts et Métiers (France), https://www.researchgate.net/profile/Fernand_Doridot 

• Xavier Dijon, Université de Namur (Belgique), https://directory.unamur.be/staff/xdijon

• David Doat, Université Catholique de Lille (France), https://icl-lille.academia.edu/DavidDoat

• Jean-Yves Goffi,Université de Grenoble-II (France), https://www.amazon.fr/Jean-Yves-Goffi/e/B004N54KIQ 

• Paul Jorion, Université Catholique de Lille (France) https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Jorion

• Stefan Lorenz Sorgner, Université John Cabot (Italie), http://www.johncabot.edu/directory/Faculty_Form.aspx?IdFaculty=578

• Dominique Lambert, Université de Namur (Belgique), https://directory.unamur.be/staff/dlambert 

• Jean-Baptiste Lecuit, Université Catholique de Lille (France) http://theo-psy.fr/auteurcontact/

• Nicolas Le Dévédec, Haute Ecole de Commerce of Montreal (Canada), http://www.hec.ca/profs/nicolas.le-devedec.html

• Richard Lewis, Université Libre de Bruxelles, VUB (Belgique), http://www.vub.ac.be/ETHU/?author=34

• Jean-Marc Moschetta, Institut Supérieur de l’Aéronautique et de l’Espace ISAE-SUPAERO (France), https://personnel.isae-supaero.fr/jean-marc-moschetta/

• Jacques Printz, Conservatoire National des Arts et Métiers, CNAM (France), https://www.amazon.fr/Jacques-Printz/e/B004N5WIV2

• Laura Rizzerio, Université de Namur (Belgique), https://directory.unamur.be/staff/lrizzeri

• Johan Roduit, Université de Zurich, (Suisse), http://www.ibme.uzh.ch/de/ethik/team/mitarbeitende/johannroduit.html

• Alberto Romele, Université Catholique de Lille (France) https://www.albertoromele.com/

• Anders Sandberg, Université d’Oxford (GB), https://www.fhi.ox.ac.uk/team/anders-sandberg/

• Marie-Jo Thiel, Université de Strasbourg (France), https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie-Jo_Thiel

• Clément Vidal, Université Libre de Bruxelles, ULB (Belgium), http://www.clemvidal.com/

• Lina Williatte, Université Catholique de Lille (France)https://www.williatte-avocats.fr/

DATE LIMITE POUR LES PROPOSITIONS DE COMMUNICATIONS, DE PANELS OU D’ATELIERS :

30 mars 2018

Les décisions du Comité scientifique seront notifiées aux auteurs le 5 avril 2018.

ORGANISATEUR DU COLLOQUE

David DOAT

(Université Catholique de Lille,
ETHICS EA 7446)

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